- Un général à la retraite - Editions de l'aube, 1990
L'été 1987, au lendemain du 6e congré du parti communiste vietnamien tenu sous la banière du "renouveau" , une nouvelle écrite par un inconnu provoqua un véritable séisme dans l'opinion publique du vietnam. Ses lecteurs , y compris ceux de la diaspora, y reconnurent le portrait bouleversant d'exactitude d'une époque - celle du Vietnam après la révolution.
Un général à la retraite - ainsi s'intitule cette nouvelle - tire sa force de son absolu réalisme. D'une écriture elliptique, dégraissée, qui vise au constat, avec une sélection de situation types qui confinent au reportage , cette nouvelle très courte prend à bras le corps, les contrdictions les plus cruciales de la société vietnamienne.
- Le coeur du tigre - Editions de l'aube, 1993
Le coeur du tigre nous immerge dans le Viêt Nam d'aujourd'hui, alliant tâches matérielles et mythologie, quotidien et permanence, autochtones et émigrés. L'allégorie chaque fois présente prend ici valeur de témoignage dans une écriture simple, forte et belle.
- La vengeance du loup - Editions de l'aube, 1997
Toute la magie du Vietnam avec sa vie au quotidien, à la fois triste et merveilleuse.
A Hua Tat, les légendes fleurissent comme des boutons d'or qui tapissent le bord des sentiers ou ornent les haies. Le buveur qui garde dans sa bouche l'une de ces fleurs ne sera jamais terrassé par l'ivresse. Elles fleurissent comme ces galets qui dorment au creux des torrents, pierres blanches veinées de rouge, particulièrement appréciées des femmes mariées. Elles les portent cent jours durant entre peau et chemise avant de les glisser secrètement dans la couche nuptiale. (?) Le voyageur qui se rend à Hua Tat sera tout d'abord invité à s'asseoir près du foyer ; s'il s'avère droit et honnête, le maître de maison lui contera une de ces nombreuses légendes qui font la richesse de la vallée. Toi, lecteur, à ton tour assieds-toi près de Thiêp et écoute ses histoires, accompagne ces paysans disparus dans l'aventure de leur vie, et découvre le Viêt-nam.
- Conte d'amour un soir de pluie - Editions de l'aube, 1999
"Bac Ky Sinh chantait avec simplicité, comme on parle. je n'ai jamais entendu quelqu'un chanter de cette façon : sans artifice et sans effort, d'une voix indiciblement douce quand il s'agissait de souligner le sens d'un mot ou de faire vibrer une note ; une voix qui raconte sans trémolos et sans apitoiement les meurtrissures du coeur, les incertitudes de l'âme, où s'exhalent tout à tour la plainte de la solitude et de l'impatience du désir ; une voix pleine, sans cesse sur le point de se briser telle une eau dans un récipient trop étroit, une voix d'où les mots tombent comme du miel."
Comment mieux définir le style unique de Nguyên Huy Thiêp, lui qui nous raconte la force et la beauté des petites gens, ceux qui se débattent sans fléchir dans un monde luxuriant, certes, mais souvent si hostile...
Nguyên Huy Thiêp confirme ici, s'il en est encore besoin, son immense talent d'écrivain, celui d'un homme de son pays et de son époque, qui compatit sans la moindre complaisance.
- L'or et le feu - Editions de l'aube, 2002
Dans L'or et le feu, la première nouvelle de ce recueil, Thiêp l'historien nous raconte l'étonnante équipée de Vietnamiens et d'Européens à la conquête de l'or sous la houlette machiavélique du roi du pays au début du XIX ème siècle. Avec Gens d'autrefois, on change d'époque, et nous nous retrouvoons dans un petit village isolé des hauts plateaux, à faire école à des minorités qui ouvrent de grands yeux en entendant parler d'Euclide et de pythagore ! Dans Je n'ai pas pleuré en Californie Thiêp quitte pour la première fois le Viêt Nam pour la Californie qui peut bien être le plus beau pays du monde mais où l'exil est quand même invivable, parce qu'il n'est pas possible d'oublier son pays, ses odeus, se premières amours...En traversant le fleuve réunit tous les personnages symbolique qui sillonnent l'oeuvre de cet admirable écrivain : un bonze, un poète, un couple d'amoureux, une mère et son enfant, un professeur, deux marchandss, un brigand et une passeuse réunis dans une barque qui, à elle toute seule, est le Viêt Nam tout entier !
Des nouvelles passionnées, tendres et violentes, faites de cris et chuchotements.
Nguyên Huy Thiêp, considéré comme le plus grand écrivain du Viêt Nam tant par se compatriotes que par les critiques, vit à Hà Nôi où il est né en 1950. Aujourd'hui, il a décide de ne plus faire que ce qu'il aime : écriture, peinture, sculpture, céramique. C'est dans l'art que l'homme peut exprimer sa liberté, surtout dans un régime totalitaire. Et l'oeuvre de Thiêp, dans son expression, est l'illustration même de cette conviction. Sont dèjà publiés, aux éditions de l'Aube : Un général à la retraite, le coeur du tigre, conte d'amour un soir de pluie, l'or et le feu, une petite source douce et tranquille.
- Une petite source douce et tranquille - Editions de l'aube, 2002
Cinq personnages dialoguent dans cette farce détonante : "Cinq personnages avec chacun leur caractère, mais qui, ensemble, deviennent une grande force ; tout comme les cinq doigts de la main qui, serrés, se transforment en poing..."
Thiêp, cette fois, a choisi le théâtre pour raconter l'histoire de son pays. Et, de réplique en réplique - ciselées et douces comme le murmure d'une source - il dresse le portrait terrifiant, sous couvert de démocratie montante, d'un Viêt Nam assujetti politiquement, socialement, économiquement.
Dans le grand jeu du monde, quelle est la place réelle des individus face aux forces qui l'oppressent ? Telle est la question, salutaire, posée par cet étonnant joyau littéraire.
Nguyên Huy Thiêp, considéré comme le plus grand écrivain du Viêt Nam tant par se compatriotes que par les critiques, vit à Hà Nôi où il est né en 1950. Aujourd'hui, il a décide de ne plus faire que ce qu'il aime : écriture, peinture, sculpture, céramique. C'est dans l'art que l'homme peut exprimer sa liberté, surtout dans un régime totalitaire. Et l'oeuvre de Thiêp, dans son expression, est l'illustration même de cette conviction. Sont dèjà publiés, aux éditions de l'Aube : Un général à la retraite, le coeur du tigre, conte d'amour un soir de pluie, l'or et le feu, une petite source douce et tranquille.
- A nos vingt ans - Editions de l'aube, 2005
Après 5 recueils de nouvelles et 2 pièces de théâtre, Thiêp nous propose ici son premier roman, à la fois très fort et émouvant. En effet, écrit à la première personne, il ressemble à un double cri : celui d'un adolescent qui hurle sa révolte et son mal être et celui d'un père démuni et inquiet.
"Je m'appelle Khuê. J'ai vingt ans cette année. Et je vais vous dire franchement : personne ne capte rien. Tenez, ma famille, par exemple. J'ai un père, une mère et un grand frère qui sont cons comme leurs pieds. Non, mes parents ne sont pas cons, simplement des parents normaux, voire des parents qui ont réussi dans la vie. [...] Moi, je suis un cas à part. Je vous dirai de but en blanc que des connaissances, j'en ai zéro [...]. Je me demande bien comment j'ai pu faire des études secondaires, passer mon bac et entrer en fac. Même si mes parents ont pratiqué un peu de magie blanche dans les coulisses, cette magie n'a pas donné grand-chose. Mon père est un écrivain célèbre qui, il fut un temps, a été la coqueluche des jeunes générations. Il a toujours su garder l'honneur sauf, j'en suis pas peu fier et lui sais gré de n'avoir jamais rampé devant personne. [...]"
D'emblée les personnages et leur histoire sont campés : un père et un fils s'aiment et se déchirent, le fils partant dans une dérive que le père ne peut plus contrôler, sauf peut-être encore par le biais de l'écriture. Un roman terriblement contemporain et pourtant universel, qui confirme, si besoin est, que Thiêp est un immense écrivain.
- Mon oncle Hoat - Editions de l'aube, 2008
«Qui êtes-vous? Pourquoi couchez-vous sur le papier des choses qui vont peser sur le cœur des autres? De quel droit? et qui vous a légué ce droit? Je ne parlerai pas de votre façon d’être. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les gens vous doivent du respect. Quelles sont donc vos qualités? Êtes-vous noble? élevé? Non! Sérieux et respectueux? Pas plus… Je ne reconnais chez vous qu’une convoitise illusoire et une capacité à l’éveiller, à éveiller cette monstrueuse et trompeuse convoitise en chacun.» Telles sont les paroles qu’adresse Lai, un de ces nouveaux nantis qui deviennent légion à Hanoi, à Thiêp l’écrivain. Jamais ce dernier n’a été aussi loin dans la critique sociale et politique à travers ses nouvelles, comme toujours consacrées au petit peuple vietnamien. Derrière le récit et la métaphore, c’est l’avenir même du Viêt-nam qu’il met en jeu. Merci, Nguyên Huy Thiêp, de nous rappeler à quoi sert la littérature…
Nguyên Huy Thiêp vit à Hanoi, où il est né en 1950. Toute son œuvre traduite en français est publiée à l’Aube.
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